
J’ai huit ans
le regard au loin
à travers la vitre, la bruine
et derrière soi, la porte fermée
seul et amoureux de ma solitude
envie de voir personne
pas non plus celle de mourir
ce ciel, ma planche à dessin
devient ma première page blanche
j’ai huit ans
j’ignore encore qui je suis
mais la pluie déjà va me servir de loupe
sur mon monde et le leur, en retour
huit ans et des décennies plus tard
j’ai grandi sans grandir
j’aime toujours la caresse de la pluie
comme des bulles de mots sur ma peau
huit ans et je soupire
huit ans que j’aurais toujours
que j’aurais toujours pour en rire
que j’aurais toujours au-delà de ma vie